Valoriser le travail à l’interface

Pour créer de réelles interactions, des mathématiciens doivent être placés dans les laboratoires de sciences appliquées car les mathématiciens purs ou appliqués ont des préoccupations et des objectifs parfois trop éloignés des applications. Dans le même temps, il faut maintenir un niveau en mathématiques élevé pour être reconnu par la communauté. Cela demande un réel effort des mathématiciens.

Ces carrières difficiles ne sont pas valorisées en France. À l’étranger, c’est légèrement différent. Il existe des petits groupes mixtes, des laboratoires ou des départements de mathématiques dans les facultés de médecine. Notamment un élève brillant en mathématiques sera incité à faire une thèse à l’interface entre deux disciplines, par exemple en biologie. En France, nous sommes très en retard et c’est en partie dû au système très rigide des UFR et au problème de recrutement et d’évaluation des postes interdisciplinaires. Cependant, il existe des facilités avec le CNRS et les intersections STII, ou encore avec les nouvelles équipes hébergées par le Collège de France, notamment SMILE (Stochastic Models for the Inference of Life Evolution) menée par Amaury Lambert, UPMC, au CIRB*. Notons aussi le programme LEFE/MANU (Les enveloppes fluides et environnement/Méthodes mathématiques et numériques) de l’INSU qui vise à fédérer les communautés géophysique et mathématique.
Ces structures doivent être développées, maintenues et étendues à d’autres problématiques « Maths et environnement ».

* Le CIRB (Center for Interdisciplinary Research in Biology) est une nouvelle structure de recherche Collège de France / CNRS / INSERM hébergée par le Collège de France dans le centre de Paris. Neuf équipes de différents horizons ont récemment créé cette structure dans l’esprit de promouvoir de nouvelles collaborations en biologie et à travers les disciplines qui la composent.

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